j'ai perdu le contrôle
- gerard gourdon
- 7 mai 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 mai 2020
De nombreuses personnes que j'accompagne en cabinet ou à distance se présentent à moi comme étant "trop contrôlantes" ou "incapables de lâcher prise". Il y a certainement quelque chose
dans l'air du temps qui montre du doigt (et oui encore !) celles et ceux qui ne semblent pas posséder cette qualité tant recherchée qu'est la maîtrise de la non-maîtrise. Ce qui effectivement est une posture intéressante si l'on comprend par là une façon de goûter à une forme de confort même dans l'inconfort. Mais qu'est-ce que ce lâcher prise ? Qu'est-ce que son expérience nous apporte ? Pour comprendre mieux le rapport que l'on a avec certaines notions, certains mots, j'aime bien me rapprocher de ce qui nous est officiellement proposé comme synonymes. Par exemple, voilà les synonymes de "lâcher prise" (dictionnaire des synonymes) : capituler, céder, mollir. C'est sûr que ça ne fait pas envie. L'inconscient collectif nous renvoie donc à cette notion molle, qui tient plus de l'absence de volonté que de l'accueil de la réalité. Pas étonnant qu'en Occident, il nous a fallu tant de temps pour faire du lâcher prise une voie vers l'accomplissement personnel. On revient de loin ! Pas étonnant non plus que cela puisse nous sembler un objectif si difficile à atteindre. Nous sommes tous un peut débutants dans la discipline. Discipline pouvant aussi se lire comme "s'aimer soi-même". Au pied de cette montagne à escalader, il est facile de poser le "contrôle" comme empêchement à démarrer le chemin et il n'y a plus qu'un petit pas pour rentrer dans cette pensée duelle qui oppose contrôle et lâcher prise. Alors débarrassons nous du contrôle pour pouvoir enfin plonger dans le nouvel inconnu. Pas si facile surtout s'il faut abandonner quelque chose en chemin, quelque chose que l'on pratique depuis si longtemps et qui nous a rendu bien des services. En effet, le contrôle et le lâcher prise ne sont certainement pas à opposer à la façon de deux boxeurs, chacun à une extrémité du ring, prêt à en découdre. Il n'y aura pas de gagnant ni de perdant cette fois-ci. Simplement un peu plus de place donnée à l'un, un peu moins donnée à l'autre pour que rien ne soit lâché en cours de route et qu'au contraire le plan qui contrôle et le plan qui accueille s'entendent à nouveau pour faire du mieux possible et permettre ainsi au changement de se produire. J'aime le chat qui dort ! Rien n'est arrêté, rien n'est forcé, et au coeur du sommeil qui repose le corps et le mental, quelque chose de vital entretient la veille.

Comments